Epopée de la rénovation réussie ( ?) d’un secrétaire du 18eme siècle.
JOUR 1.
Il y a des meubles, comme ça, qui vous tapent dans l’oeil sans qu’on s’explique pourquoi. Je suis tombé sous le charme d’un secrétaire lors d’une exposition de vente aux enchères.
Sa petite gueule cassée, ses tiroirs de travers, et sa jambe plus courte que les autres – tout chez lui m’a séduit. Un vieux meuble du 18eme siècle, en noyer, recouvert de crasse et de poussière. Certaines parties étaient anciennes, mais rapportées ; la porte fermait mal et le tapis de feutrine partait en lambeaux. Mais il avait conservé dans son malheur, son élégance et sa noblesse. Au moment de la vente, personne n’en voulut, même au prix le plus bas ; sauf moi.
JOUR 2.
Retour à l’atelier. Je ne suis pas sûr d’arriver à la sauver, je ne suis pas ébéniste ; mais l’excitation me prend à mesure que je démonte tout ce que je peux : le plateau, les tiroirs, les entrées de serrure.
Je découvre sans mal le tiroir secret ; de polichinelle, tous ces meubles ont le même : il est caché sous la partie centrale du plateau, qu’il faut faire glisser vers l’arrière. Mais celui-ci a un petit truc en plus, que j’ai mis un peu de temps à découvrir : un pêne en bois, dissimulé sous la petit plaque de bois amovible sur la droite. Pour activer cette plaque, il faut d’abord retirer entièrement le tiroir. Ensuite, on la soulève, on actionne le verrou et on ouvre la trappe centrale.
Au bout de plusieurs heures, et après avoir retiré tous les tiroirs, je constate avec étonnement que l’un d’eux est moins profond que les autres. Je me penche donc sur le problème et découvre, au fond de son emplacement, un petit rangement savamment dissimulé. Il est d’origine, et contient de vieux papiers et une photo en noir et blanc...
(à suivre...)
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